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dimanche 1 décembre 2013

Park And Suites Propriétaires:A 15 minutes du centre de Toulouse, et en lisière de forêt, profitez de la quiétude et du charme de la ville de Tournefeuille et puis partez visiter Toulouse.

On rougit en pensée des folies que l’on a confiées au papier ; on voudrait pouvoir retirer ses lettres et les jeter au feu. Qu’est-il survenu ? Est-ce un nouvel attachement qui commence ou un vieil attachement qui finit ? N’importe : c’est l’amour qui meurt avant l’objet aimé. On est obligé de reconnaître que les sentiments de l’homme sont exposés à l’effet d’un travail caché ; fièvre du temps qui produit la lassitude, dissipe l’illusion, mine nos passions et change nos cœurs, comme elle change nos cheveux et nos années. Cependant il est une exception à cette infirmité des choses humaines ; il arrive quelquefois que dans une âme forte un amour dure assez pour se transformer en amitié passionnée, pour devenir un devoir, pour prendre les qualités de la vertu ; alors il perd sa défaillance de nature, et vit de ses principes immortels. : PROPRIETAIRES PARK AND SUITES Il ne faut pas séparer des ouvrages de Rancé les instructions de saint Dorothée traduites du grec pour les instructions des pères de La Trappe. Saint Dorothée se convertit à la vue d’un tableau, comme Enée retrouva les souvenirs de Troie dans les palais de Carthage. Ce tableau représentait les divers tourments des pécheurs aux enfers : une dame d’une majesté et d’une beauté extraordinaires se montra tout à coup auprès de Dorothée, lui expliqua le tableau, et disparut. On voit comme les souvenirs de Virgile s’étaient empreints jusque dans les imaginations de l’Orient, si toutefois l’Orient n’était pas à la source de ces souvenirs. Les instructions de saint Dorothée sur les jugements, sur les accusations de soi-même, sur le souvenir des injures, sur les habitudes, sont écrites dans la traduction de Rancé avec onction et intérêt. Un jour, selon une de ces histoires, un des frères vint trouver son abbé dans le désert, et lui dit : " Ayez pitié de moi, mon père, parce que je dérobe et que je mange ensuite ce que j’ai dérobé. — Et pourquoi ? dit saint Dorothée, est-ce que vous avez faim ? — Oui, mon père, répondit-il ; ce que l’on donne à la table commune ne me suffit pas. " On doubla pitance du solitaire, et il dérobait toujours. Ce pauvre frère savait que le larcin est un péché, il en pleurait, et toutefois il se laissait entraîner. : Park and Suites propriétaires D’Andilly n’avait laissé à Rancé que l’histoire de Dorothée à traduire : c’était un mauvais grec d’Asie du troisième siècle, difficile à entendre, et dont il n’existait qu’une paraphrase infidèle. J’ai vu entre Jaffa et Gaza le désert qu’avait habité Dorothée : il n’y avait point les soixante dix palmiers et les douze fontaines. : PROPRIETAIRE PARK AND SUITES Une suite de souffrances renouvelées obligèrent enfin Rancé de se démettre de son abbaye. On était si abattu sous la majesté de Louis XIV, que des solitaires mêmes ne se pouvaient empêcher de faire entendre le langage de la flatterie usité à Versailles. Ce n’était pas chose si aisée qu’on se l’imagine que de faire agréer la démission d’un trappiste ; derrière cette démission se reproduisait la question de l' abbé commendataire ou de l' abbé régulier . La sainteté inspirait à Rancé une adresse particulière sitôt que se renouvelaient des contestations : le chef de l’ordre de Cîteaux en appelait-il au pape, Rancé en appelait au roi. Louis XIV évoquait l’affaire à son conseil, et, sans donner gain de cause à l’une des parties, rétablissait l’équilibre. La cour se partageait ; elle prenait un vif intérêt à ces démêlés du cloître ; un grand saint avait autant de crédit qu’un grand seigneur ; une gravité commune faisait que l’austérité de la religion communiquait de l’importance aux affaires du monde, et que les affaires du monde donnaient une vivacité utile aux intérêts de la religion. : Park and Suites propriétaires Rancé avait consenti à se charger de la conduite spirituelle de l’abbaye des Clairets, monastère de femmes dépendant de La Trappe. Il était gouverné par Eugénie-Françoise d’Etampes de Valence, d’une plus illustre famille que celle de cette duchesse d’Etampes appelée la plus savante des belles et la plus belle des savantes. On voit dans des lettres du temps qu’on allait à cette abbaye par Nogent-le-Rotrou. : PARK AND SUITES PROPRIETAIRE L’abbesse des Clairets était d’une morgue presque ridicule, même dans ces temps d’aristocratie. Elle disait de dom Zosime qu’il ne méritait pas seulement d’être son laquais, parce que ce n’était que le fils d’un bourgeois de Bellème. : Park and Suites propriétaires La visite de Rancé aux Clairets est du 16 février 1690 ; on possède encore, avec la carte de sa visite, les discours d’ouverture et de clôture. L’abbesse avait fait sonner la grosse cloche de l’abbaye aussitôt que Rancé parut dans le voisinage ; cloche dont le son se perdit comme mille autres dans les bois qui n’existent plus ; on trouve on ne sait quel charme dans ces accents qui annonçaient à des échos, muets depuis longtemps, le passage d’un homme sur la terre. L’abbesse s’était jetée à genoux devant le père à l’entrée de l’église. La carte de visite laissée dans le monastère faisait du bruit. Rancé avait dit que la lecture de l’Ancien Testament ne convenait pas à des religieuses : " Que voulez-vous, disait-il, que des filles obligées à une chasteté consommée lisent le Cantique des Cantiques, l’histoire de Suzanne, celle de Juda, de Thamar, de Judith, d’Ammon, de la violence faite à la femme du lévite dans Gabaon, le Lévitique, Ruth ? " : Park and Suites proprietaire Lorsque Rancé s’énonçait, les religieux croyaient entendre très sensiblement les anges chanter leurs mélodies. Sa parole était aussi persuasive que son caractère était inflexible. Elle fut pourtant écoutée presque sans fruit aux Clairets ; car il détruisait par sa voix l’effet qu’il produisait par sa parole : c’est pourquoi l’on trouve une lettre rude qu’il écrivit à une religieuse de ce monastère. " Je vous avoue que j’ai été tout à la fois surpris de vous voir dans les dispositions et les pensées auxquelles je ne me serais point du tout attendu ; car enfin qu’est-ce que Dieu pourrait faire davantage pour vous assurer contre la crainte de la mort, que de vous appeler dans un état qui doit vous donner de l’éloignement et du mépris pour la vie ? " : Park and Suites propriétaires Fait pour le monde, l’abbé s’en séparait par la pénitence ; mais au milieu de toutes ces douleurs de femme, il ne s’apercevait pas qu’en voulant faire retourner l’humanité aux rigueurs de l’Orient, il se trompait de siècle et de climat. Il n’avait pas de corbeaux pour nourrir ses anachorètes, de palmiers pour couronner leur tête, de lions pour creuser la fosse des Thaïs. Sa morale tombait dans ces méprises de notre poésie, qui ne parle que de la cruauté des tigres dans des forêts où nous n’apercevons que des chevreuils. : Proprietaire Park and Suites Rancé retourna à La Trappe par un orage ; les tonnerres accompagnaient majestueusement les faibles pas d’un vieillard. Les beaux temps du christianisme étaient finis : on croit entendre se refermer les portes d’un temple abandonné. : Park and Suites propriétaires L’abbesse d’une abbaye de Paris ayant lu l’ouvrage De la Sainteté et des devoirs de la vie monastique , ne voulut plus consentir qu’on introduisît la musique dans son couvent : elle en écrivit à Rancé ; l’abbé répondit : " La musique ne convient point à une règle aussi sainte et aussi pure que la vôtre ; est-il possible que vos sœurs soient si aveugles et aient les yeux tellement fermés qu’elles ne s’aperçoivent pas qu’elles introduiraient un abus dont elles doivent avoir un entier éloignement ! " : Proprietaires Park and Suites Rancé était de l’avis des magistrats de Sparte : ils mirent à l’amende Terpandre pour avoir ajouté deux cordes à sa lyre. Les nonnes persistèrent ; le monde rit de ces discordes, qui pensèrent renverser une grande communauté. Le ciel mit fin aux divisions, comme Virgile nous apprend que l’on apaise le combat des abeilles : un peu de poussière jetée en l’air fit cesser la mêlée. Il survint aux religieuses qui voulaient chanter, des rhumes : elles reconnurent que la main de Dieu s’appesantissait sur elles. Rancé du reste avait raison : la musique tient le milieu entre la nature matérielle et la nature intellectuelle ; elle peut dépouiller l’amour de son enveloppe terrestre ou donner un corps à l’ange : selon les dispositions de celui qui écoute, ses accords sont des pensées ou des caresses.