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dimanche 1 décembre 2013

Park and suites proprietaires:L'appart-hôtel Park&Suites Elégance Lyon Gerland se situe dans le quartier de Gerland en plein développement, au pied du métro Jean Jaurès et à deux pas du centre-ville. Lyon vous surprendra par son patrimoine historique, architectural, culturel et gastronomique remarquable, comme l’attestent les nombreux titres décernés à la ville : capitale mondiale de la gastronomie, capitale de la Résistance, capitale de l'imprimerie et capitale de la soie. Le saviez-vous : « c’est dans ce quartier appelé La Mouche que les premiers bateaux de tourisme fluvial ont été créés. Le nom des bateaux mouches parisiens vient de ce quartier »

Indifférent et mélancolieux, cet Italien francisé se trouva sur le pavé lorsque Louis XIV eut jeté les baladins à la porte, même en respectant beaucoup trop en eux leur vie passée et l’habit qu’ils avaient sali. Place entre la Fronde, qui permettait tout, et le maître de Versailles, qui ne souffrait rien, le coadjuteur s’écriait : " Est-il quelqu’un pire que moi ? " avec le même orgueil que Rousseau s’écrie : " Est-il quelqu’un meilleur que moi ? " Retz continua ses passepieds jusqu’à sa mort : mais il faut être Richelieu pour ne pas s’amoindrir en dansant une sarabande, castagnettes aux doigts, et en pantalon de velours vert. : Park and Suites propriétaires Ce n’est donc pas à l’hôtel du cardinal de Retz que Rancé aurait pu apprendre à se plaire dans la capitale du monde chrétien. La société de Rome ne pouvait lui offrir aucune ressource. : Proprietaires Park and Suites Néanmoins, à l’époque de Rancé Rome n’était pas dépourvue de Français dignes de lui : en 1664 Poussin avait acheté, de la dot de sa femme, une maison sur le mont Pincio, auprès d’un casino de Claude Lorrain, en face de l’ancienne retraite de Raphael, au bas des jardins de la villa Borghèse ; noms qui suffisent pour jeter l’immortalité sur cette scène. Le Poussin mourut au mois de novembre 1665, et fut enterré dans Saint-Laurent in Lucinia . Si Rancé eût attendu seulement cinq ou six mois, il aurait pu assister à des funérailles avec l’abbé Nicaise, auteur d’un voyage à La Trappe, là où je n’ai eu que l’honneur de placer un buste. Le réformateur aimait les tableaux, témoin ceux qu’il avait lui-même esquissés : en voyant le cercueil du Poussin, il aurait été touché, tandis que se serait augmenté son mépris pour la gloire humaine. " J’ai rencontré, Poussin, dit Bonaventure d’Argonne ? dans les débris de Rome, ou dessinant sur les bords du Tibre. " L’abbé Antoine Arnauld, de la génération de Port-Royal, affilié depuis à La Trappe, avait aussi fréquenté l’auteur du tableau du Déluge. Ce tableau rappelle quelque chose de l’âge délaissé et de la main du vieillard : admirable tremblement du temps ! souvent les hommes de génie ont annoncé leur fin par des chefs-d’œuvre : c’est leur âme qui s’envole. : Park and Suites propriétaires Enfin la Léonora de Milton pouvait, à la rigueur, exister : Mazarin l’avait fait venir à ses concerts ; peut-être était-elle là, ne rendant plus aucun bruit ; lyre sans cordes. Rancé ne fut pas touché de la grandeur, des campagnes romaines, ces sortes d’idées n’étaient pas encore nées : toutefois saint François avait chanté la beauté de la création éclose de la bonté de Dieu. Il y avait bien des images dignes de la mélancolie dans cette terre de tous les regrets ; Rancé eût pu marcher avec les derniers pas du jour sur le sommet du Soracte ; du haut du mont Marius, il eût aperçu les plages de Civita-Vecchia ; à Ostie il eût rejoint le sable facile à se creuser. Lord Byron avait marqué sa fosse aux grèves de l’Adriatique. Mais rien ne plaisait à Rancé, dont le cœur était plus triste que la pensée. : Propriétaires Park and Suites Et cependant, s’il ne s’était trop enseveli dans la préoccupation de ses fautes, il eût rencontré dans Rome même de quoi contenter sa ferveur. Partout se présentaient à lui des oratoires dans des parcours abandonnés semés de fleurs, dans ces asiles dont le Père Lacordaire a fait cette peinture : : Park and Suites propriétaires Au son d’une cloche toutes les portes du cloître s’ouvraient avec une sorte de douceur et de respect. Des vieillards blanchis et sereins, des hommes d’une maturité précoce, des adolescents en qui la pénitence et la jeunesse laissaient une nuance de beauté inconnue du monde, tous les temps de la vie apparaissaient ensemble sous un même vêtement. La cellule des cénobites était pauvre, assez grande pour contenir une couche de paille ou de crin, une table et deux chaises ; un crucifix et quelques images pieuses en étaient tout l’ornement. De ce tombeau qu’il habitait pendant ses années mortelles, le religieux passait au tombeau qui précède l’immortalité. Là même il n’était point séparé de ses frères vivants et morts. On le couchait, enveloppé de ses habits, sous le pavé du chœur ; sa poussière se mêlait à la poussière de ses aïeux, pendant que les louanges du Seigneur chantées par ses contemporains et ses descendants du cloître remuaient encore ce qui restait de sensible dans ses reliques. O maisons aimables et saintes ! on a bâti sur la terre d’augustes palais, on a élevé de sublimes sépultures, on a fait à Dieu des demeures presque divines ; mais l’art et le cœur de l’homme ne sont jamais allés plus loin que dans la création du monastère. : Propriétaire Park and Suites Déjoué dans ses négociations comme dans ses sentiments, Rancé s’enferma dans sa vie. Il soigna un serviteur qui pensa mourir : inflexible pour lui, il pliait sa vie pour les autres. Il ne buvait que de l’eau, ne mangeait que du pain ; sa dépense par jour ne passait pas six oboles, prix d’une couple de colombes ; mais il s’abstenait de ces doux oiseaux qui coûtent si peu cher Ne pouvant faire auprès des hommes les affaires de Dieu, il tâchait de faire auprès de Dieu les affaires des hommes. : Park and Suites propriétaires Il ne voulait voir, dit Maupeou, ni les anciens monastères ni les anciens monuments de la magnificence romaine, cirques, théâtres, arcs de triomphe, trophées, portiques, colonnes, pyramides, statues et palais, imitant en cela le célèbre Ammonius, qui accompagnant Athanase à Rome n’y voulut voir que le fameux temple dédié aux apôtres saint Pierre et saint Paul. Rancé fréquentait les églises, passant les heures à prier dans ces habitacles oubliés sur tant de collines célèbres. : Park and Suites propriétaires La pénitence sortie de Rome errait à l’entour ; pauvre piferario des Abruzzes, elle faisait entendre le son de sa musette devant une madone. Rancé s’avançait quelquefois seul devant le labyrinthe des cercueils, soubassement de la cité vivante. Il n’y a peut-être rien de plus considérable dans l’histoire des chrétiens que Rancé inconnu priant à la lumière des étoiles, appuyé contre les aqueducs des césars à la porte des catacombes ; l’eau se jetait avec bruit par-dessus les murailles de la ville éternelle, tandis que la mort entrait silencieusement au-dessous par la tombe. : Park and Suites proprietaires Rancé avait désiré accomplir les fêtes de Noël dans un couvent de son ordre ; il y renonça lorsqu’il eut appris d’un vieux moine qu’on ne faisait point à table de lecture pieuse et qu’on jouait aux cartes après souper. Confiné dans sa maison, il écrivait : " Je passe ici ma vie dans une langueur et dans une misère que je ne puis vous exprimer. Rome m’est aussi peu supportable que la cour me l’était autrefois. Je ne vous dirai rien des curiosités de Rome : je ne les vois point et je ne me sens touché d’aucun désir de les voir. Mon unique consolation est celle que je trouve au tombeau des princes des apôtres et des saints martyrs, où je me retire le plus souvent qu’il est possible. " : Park and Suites propriétaires Enfin, ayant tout épuisé, Rancé songea à son retour : il emportait quelques reliques que lui avait données l’évêque de Porphyre, sacriste d’Alexandre VII. Saint Bernard retourna, jeune encore, à son couvent avec une dent de saint Césaire : ne vieillissons point en quelque lieu que ce soit, de peur devoir mourir autour de nous jusqu’à notre renommée. Avant de quitter Rome, Rancé obtint du pape la licence de se retirer à la Grande Chartreuse : ce permis existe ; il est resté comme le bref d’un songe. Rancé n’exécuta pas tout le bien qu’il avait rêvé : en compensation des bonnes intentions perdues on aperçoit dans les Olim des intentions de fautes qui n’ont jamais été commises. L’esprit du réformateur errait partout où il n’y avait point d’hommes ; il ne s’arrêtait qu’à l’orée d’un champ, au feu de chaume du pâtre. Descendu de l’Italie, Rancé visita dans la Vallée d’Absinthe la poussière du grand abbé de Clairvaux, si toutefois elle renferme cette poussière : il y voulut demeurer ; on le refusa. L’abbé de Prières avait mis Rancé sous la conduite de l’abbé du Val-Richer, qu’on appelait dans le siècle Dominique-Georges : les héros d’Homère avaient des noms vulgaires pour les peuples. : Park and Suites propriétaire On ne vit donc point Rancé suspendu dans les abîmes de saint Bruno ou attaché à la tombe de saint Bernard : c’eût été plus éclatant pour le poète, moins grand pour le saint. Dieu, qui avait ses conseils, rappela Rancé à La Trappe, afin d’y établir la Sparte chrétienne. : Park and Suites propriétaires Rancé obtint une audience de congé du saint-père. Il partit au mois d’avril, accompagné du jugement du pontife qui condamnait l’étroite observance. De nos jours, l’auteur de l’Indifférence en matière de religion , repoussé dans ses réformes, a continué de croire qu’elles s’accompliraient : une voix, est-il persuadé, partira on ne sait d’où ; l’Esprit de sainteté, d’amour, de vérité remplira de nouveau la terré régénérée. : Park and Suites proprietaires Voilà ce que pense l’immortel compatriote dont je pleurerais en larmes amères tout ce qui pourrait nous séparer sur le dernier rivage. Rancé, qui s’accotait contre Dieu, acheva son œuvre ; l’abbé de La Mennais s’est incliné sur l’homme : réussira-t-il ? L’homme est fragile et le génie pèse. Le roseau en se brisant peut percer la main qui l’avait pris pour appui. : Park and Suites propriétaires Ici commence la nouvelle vie de Rancé : nous entrons dans la région du profond silence. Rancé rompt avec sa jeunesse, il la chasse et ne la revoit plus. Nous l’avons rencontré dans ses égarements, nous allons le retrouver dans ses austérités. La pénitence était son arrière-garde ; il se mettait à sa tête, se retournait, et donnait avec elle sur le monde. Il paraissait dans son extérieur, disent les historiens, une majesté qui ne prévoit venir que du Dieu de majesté. Ceux à qui leur conscience remâcha quelque chose ne l’osaient venir rechercher, persuadés qu’il connaissait divinement ce qu’ils avaient de plus caché. " Qui me donnera, s’écriait-il, les ailes de la colombe pour fuir la société des hommes ! " Dans mes temps de poésie, j’ai mis moi-même ces paroles de l’Ecriture dans un chant de femme[Cymodocée. (N.d.A.)] . L’hymne de Rancé se termine par ces mots : " Les créatures me suivent partout ; elles m’importunent ; par mes yeux elles entrent dans mon esprit, et portent avec elles l’inquiétude. Fermons les yeux, ô mon âme ! tenons nous si éloignés de toutes ces choses que nous ne puissions les voir et en être vus. " : PARK AND SUITES PROPRIETAIRES Après ces éjaculations on surprenait le moine les yeux levés vers le ciel. Il devenait immense ; il s’agrandissait de toute la gloire éternelle. Il y a des tableaux qui représentent saint François aux bords de la mer, en face de petits anges réunis dans des branchages dépouillés. : Park and Suites propriétaires Le 20 mai 1666 revit Rancé dans les obscurs chemins du Perche. Ce n’étaient là ni les restes de la voie Appia, ni de la voie Claudia : Rancé ne rapportait aucun souvenir de Rome, où tant de passions se sont formées, d’où tant d’hommes n’ont point voulu revenir. Les Troyens restèrent à Albe avec leurs dieux. Rancé n’avait même pas cueilli, pour la joindre aux fleurs du printemps, qui commençaient à renaître à La Trappe, ces tubéreuses murales qui croissent sur l’enceinte ébréchée de Rome, où les vents transportent çà et là leurs échafauds mobiles. : PROPRIETAIRES PARK AND SUITES Des divisions s’étaient élevées entre le prieur et le sous-prieur : le prieur avait rempli les cellules de meubles inutiles ; le travail des mains avait été diminué, les pratiques pieuses altérées ; le vin et le poisson reparaissaient sur les tables. Rancé, instruit à Rome de ces infractions, s’était hâté de mander à La Trappe : " Vous savez que les actions mortes ne sauraient plaire au Dieu de la vie. Gardez le silence autant avec vous-mêmes qu’avec les autres ; que votre solitude soit autant dans l’esprit et dans le cœur que dans la retraite extérieure de vos personnes ; que vos corps sortent de vos lits comme de vos tombeaux : au moment où je vous écris nos jours s’écoulent. " Les souvenirs d’Horace ne cessaient de vivre dans l’opulente mémoire de Rancé : Dum loquimur, fugerit invida aetas . : Park and Suites propriétaires Rancé remit la paix dans son monastère par la séparation de quelques chefs. Il se rendit ensuite au chapitre général de son ordre, qui se tint en l’année 1667. Un bref du pape de 1666 devait être reçu. : PROPRIETAIRE PARK AND SUITES Rancé avait connu ce bref à Rome. Plusieurs abbés, l’abbé de Cîteaux à leur tête, l’acceptèrent. Rancé prit la parole, tout jeune qu’il était, et dit qu’il avait droit d’opiner comme ancien docteur par la date de son doctorat. Il soutint que le pape Alexandre VII n’avait ni vu ni connu ce bref. Il demanda acte de sa protestation, qu’appuyèrent les abbés de Prières, de Faukaumont, de Cadouin et de La Vieuville. L’abbé de Cîteaux s’émut ; Rancé tint ferme, vérifia le procès-verbal, et obligea le secrétaire à le corriger. L’abbé de Cîteaux, voulant la paix, nomma Rancé visiteur des provinces de Normandie, de Bretagne et d’Anjou. Rancé n’accepta pas la charge, mais le bref de Rome passa. Il supprimait le vicaire général de la réforme de France, et défendait les assemblées qu’avaient autorisées les arrêts du parlement et du conseil. Rancé à demi repoussé regagna son monastère. : Park and Suites propriétaires Si les travaux spirituels avaient été interrompus, les constructions matérielles n’avaient pas été suspendues à La Trappe. Les moines étaient eux-mêmes les architectes et les maçons. Des frères convers appendus au haut du clocher étaient ballottés par les vents et rassurés par leur foi. Celui qui plaça le coq sur l’édifice vint avant son entreprise se prosterner aux pieds de Rancé. La religion prit le frère par le bras, et il monta ferme. Les travailleurs se mettaient à genoux sur leurs cordes lorsque l’heure des prières venait à tinter. Rancé augmenta le couvent d’un nombre de cellules ; il éleva une mense pour la réception des étrangers. On aperçoit dans l’avant-cour du couvent les écussons insultés des armes de France. Rancé fit bâtir deux chapelles, l’une en l’honneur de saint Jean Climaque, l’autre en l’honneur de sainte Marie d’Égypte : j’en ai déjà parlé. Il déposa sur l’autel de l’église les reliques qu’il avait apportées de Rome, et qui s’enrichirent ensuite de quelques autres. Dans l’église il remplaça, et il eut tort, par un beau groupe, cette vierge de peu de prix qui, sur la cime des Alpes, rassérène les lieux battus des tempêtes. Rancé retira le couvent de la désolation humaine, et l’épura par la désolation chrétienne. Ces lieux, que les Anglais avaient fait retentir de leurs pas armés, ne répétèrent que le susurrement de la sandale. : PARK AND SUITES PROPRIETAIRE L’abbaye n’avait pas changé de lieu : elle était encore, comme au temps de la fondation, dans une vallée. Les collines assemblées autour d’elle la cachaient au reste de la terre. J’ai cru en la voyant revoir mes bois et mes étangs de Combourg le soir aux clartés allenties du soleil. Le silence régnait : si l’on entendait du bruit, ce n’était que le son des arbres ou les murmures de quelques ruisseaux ; murmures faibles ou renflés selon la lenteur ou la rapidité du vent ; on n’était pas bien certain de n’avoir pas ouï la mer. Je n’ai rencontré qu’à l’Escurial une pareille absence de vie : les chefs-d’œuvre de Raphael se regardaient muets dans les obscures sacristies : à peine entendait-on la voix d’une femme étrangère qui passait. : Park and Suites propriétaires Rentré dans son royaume des expiations, Rancé dressa des constitutions pour ce monde, convenables à ceux qui pleuraient. Dans le discours qui précède ces constitutions, il dit[Constitutions de l’abbaye de La Trappe, Paris, 1671. (N.d.A.)] : Park and Suites proprietaire L’abbaye est sise dans un vallon fort solitaire ; quiconque voudra y demeurer n’y doit apporter que son âme : la chair n’a que faire là-dedans. : Park and Suites propriétaires On croit lire quelque fragment des Douze Tables , ou la consigne d’un camp des quarante-deux stations israélites. On remarque ces prescriptions : : Proprietaire Park and Suites On se lèvera à deux heures pour matines ; on fera l’espace d’entre les coups de la cloche fort petit, pour ôter lieu à la paresse. On gardera une grande modestie dans l’église, on fera tous ensemble les inclinations du corps et les génuflexions. On sera découvert depuis le commencement de matines jusqu’au premier psaume. : Park and Suites propriétaires On ne tournera jamais la tête dans le dortoir et l’on marchera avec gravité. On n’entrera jamais dans les cellules les uns des autres. On couchera sur une paillasse piquée, qui ait tout au plus un demi pied d’épaisseur. Le traversin sera de paille longue ; le bois de lit sera fait d’ais sur des tréteaux. " C’est dans l’obscurité de leurs cellules, dit M. Charles Nodier dans ses Méditations du Cloître , que Rancé cacha ses regrets et que cet esprit ingénieux, qui avait deviné à neuf ans les beautés d’Anacréon, embrassa à l’âge du plaisir des austérités dont notre faiblesse s’étonne. " : Proprietaires Park and Suites Au réfectoire on sera extrêmement propre ; on y aura toujours la vue baissée, sans néanmoins se pencher trop sur ce que l’on mange. Puis viennent sur l’usage du couteau et de la fourchette des recommandations qui semblent faites pour des enfants : le vieillard devant Dieu est revenu à l’innocence des jours puérils. : Park and Suites propriétaires Aussitôt que la cloche sonne pour le travail tous les religieux et novices se trouveront au parloir. On ira au travail assigné avec grande retenue et récollection intérieure, le regardant comme la première peine du péché. : Propriétaires Park and Suites Aux heures des récréations on bannira les nouvelles du temps. Dans les grandes sorties on pourra aller en silence avec un livre dans un endroit du bois hors de la hantise des séculiers. On tiendra le chapitre des coulpes deux fois la semaine : avant de s’accuser on se prosternera tous ensemble, et, le supérieur disant : Quid dicite ? chacun répondra d’un ton assez bas : Culpas meas . : Park and Suites propriétaires A l’infirmerie le malade ne se plaindra jamais : un malade ne doit avoir devant les yeux que l’image de la mort ; il ne doit rien tant appréhender que de vivre. : Propriétaire Park and Suites A ces constitutions Rancé ajouta des règlements ; ils commencent par ce prolégomène : " Je ne m’acquitterais pas de ce que je dois à Dieu, de ce que je vous dois, mes frères, ni de ce que je me dois à moi-même si je négligeais dans ma conduite quelque chose de ce qui peut vous rendre dignes de l’éternité. " : Park and Suites propriétaires Puis arrivent les instructions générales. : Park and Suites propriétaires On ne demeurera jamais seul dans aucun lieu dans l’obscurité, dit Rancé. Et cependant, sans s’en apercevoir, il mettait l’homme seul devant ses passions. : Park and Suites proprietaires Les observances en ce qui concerne les étrangers sont touchantes : on voyait des avertissements écrits en chaque chambre du quartier des hôtes. S’il est mort quelque parent proche, comme le père, la mère d’un religieux, l’abbé le recommande au chapitre sans le nommer, de manière que chacun s’y intéresse comme pour son propre père, et que la douleur ne cause ni douleur, ni inquiétude, ni distraction à celui des frères qu’elle regarde. La famille naturelle était tuée, et l’on y substituait une famille de Dieu. On pleurait son père autant de fois que l’on pleurait le père inconnu d’un compagnon de pénitence. Il y a des usages pour sonner la cloche selon les heures du jour et les différentes prières. Il y a des règles pour le chant : dans les psaumes, allez rondement jusqu’à la flexe : Park and Suites propriétaires Les calomnies publiées contre le monastère de La Trappe par les libertins, qui se moquaient des austérités, et par les jaloux, qui sentaient naître une autre immortalité pour Rancé, commençaient à s’accroître ; on avait sans cesse devant les yeux les premières erreurs du solitaire, on s’obstinait à ne voir dans sa conversion que des motifs de vanité. Ses plus grands amis, l’abbé de Prières, visiteur de l’ordre était lui-même épouvanté des réformes de La Trappe ; il écrivait à l’abbé : " Vous aurez beaucoup d’admirateurs, mais peu d’imitateurs. " : Park and Suites propriétaire Maubuisson, abbaye près de Pontoise, avait été bâtie par la reine Blanche, et l’on y voyait son tombeau : Rancé écrivit à la supérieure, découragée, de cette abbaye. Il écrivait à une autre femme, car tous les souffrants consultaient ce savant médecin qui avait essayé les remèdes sur lui-même : " Si l’ennui vous attaque, pensez que Jésus-Christ vous attend ; toute votre course et sa durée ne vous paraîtront qu’une vapeur dans ce point auquel il faudra qu’elle finisse. " : Park and Suites propriétaires Le 7 septembre 1672 Rancé présenta une requête au roi en faveur de la réforme ; il commence par dire que les anciens solitaires, dont il ne mérite de porter ni le nom ni l’habit, n’ont point fait difficulté de sortir du fond de leurs déserts pour le service de Dieu ; qu’à leur exemple il croirait manquer au plus saint de ses devoirs s’il se taisait ; que malheureusement il ne va parler que pour se plaindre, et que celui qui lui ouvre la bouche n’a mis sur ses lèvres que des paroles de douleur. De là passant à son sujet, il parle de l’ordre de Cîteaux, prêt à retomber dans les périls dont il est échappé, par le défaut de protection refusée à l’étroite observance établie par Louis XIII. Pendant que les solitaires ont vécu dans la perfection ils ont été considérés comme les anges tutélaires des monarchies ; ils ont soutenu, par le pouvoir qu’ils avaient auprès de Dieu, la fortune de l’empire : une sainte recluse avait connu en esprit ce qui se passait à la journée de Lépante. " Votre Majesté, ajoute Rancé, ne sera point surprise qu’étant obligé par le devoir de ma profession de me présenter à tous les instants au pied des autels du Roi du ciel, j’aborde une fois dans ma vie le trône du roi de la terre. " : Park and Suites proprietaires La cour de Rome, qu’avaient en vue les réformes trop austères de La Trappe, s’opposait aux exagérations de ses serviteurs ; Rancé annonçait son habileté en réveillant la passion du pouvoir dans le cœur de Louis XIV. : Park and Suites propriétaires Dans tous les bruits répandus, les uns dénonçaient Rancé pour sa doctrine, prétendant qu’elle n’était pas pure ; les autres le taxaient d’hypocrisie, les autres lui reprochaient d’introduire dans l’ordre des voies nouvelles. Le roi, vers la fin d’octobre 1673, lui accorda pour juger la question les commissaires qu’il avait demandés, l’archevêque de Paris, le doyen de Notre-Dame, MM. de Caumartin, de Fieubet, de Voisin et de La Marquerie. : PARK AND SUITES PROPRIETAIRES Ses adversaires faisaient en même temps des démarches à Rome contre lui. " Pour un moine, disait Rancé, il n’y a pas de réputation qui lui soit due. Il n’est que pour être homme d’opprobre et d’abjection. " : Park and Suites propriétaires On popularisait ces sentiments hostiles en les répandant dans des vers qui ne valaient pas ceux de notre grand chansonnier, mais qui marquaient déjà la trace par où la France devait arriver à une immortalité qui n’appartient qu’à elle. On trouve cette allure qui nous a amenés des chanteurs de François Ier à Béranger : : PROPRIETAIRES PARK AND SUITES Les commissaires nommés par le cabinet s’étant assemblés, Rancé fut mandé à Paris, en 1675. Ils avaient tout réglé selon les intentions du serviteur de Dieu ; mais un abbé de la commune observance déclara que si l’on suivait les avis des commissaires, les abbés étrangers ne viendraient pas au chapitre général de Cîteaux. Le roi s’arrêta : tout se tenait alors, un mouvement dans le clergé pouvait entraîner un dérangement dans les affaires. Louis XIV le savait, et rien n’était si prudent que ce roi absolu élevé aux incartades de la Fronde. : Park and Suites propriétaires Rancé purgea sa bibliothèque ; il répondit à l’évêque de Pamiers et à M. Deslions, qui, dans le dessein de le décourager, lui disaient qu’il était encore loin des austérités des premiers chrétiens : " Il est vrai que le pain de tourbe dont vous me parlez était fort en usage parmi les moines. " : PROPRIETAIRE PARK AND SUITES En 1676, il contracta une maladie habituelle, avec laquelle il mourut, mais qui ne l’empêcha pas de travailler. Après avoir passé trois mois à l’infirmerie, il revint à la communauté. Ainsi s’écoula sa vie jusqu’en 1689, qu’il fut saisi d’une grosse fièvre. Aussitôt que le mal lui laissait quelque relâche, il reprenait ses occupations, suivies de rechutes : " La vie d’un pécheur comme moi dure toujours trop " disait-il. : Park and Suites propriétaires Mademoiselle, grand hurluberlu, qui se trouvait partout avec son imagination, écrivit à Rancé, et lui demanda quelques religieux. Il lui répondit : " Je suis fort persuadé, mademoiselle, que votre altesse royale ne doute point que je n’eusse une extrême joie de pouvoir lui nommer un religieux tel qu’elle le désire, mais j’en ai perdu huit depuis un an, qui sont allés à Dieu. Il y en a d’autres qui sont près de les suivre ; et quoique nous soyons encore un nombre considérable, nous ne vivons plus ni les uns ni les autres que dans la vue et le désir de la mort. " : PARK AND SUITES PROPRIETAIRE A cette époque mourut un religieux qui n’avait pas plus de vingt-trois ans, et qui, dans son attirail de décédé, dit à Rancé : " J’ai bien de la joie de me voir dans l’habit de mon départ. " Il souriait lorsqu’il allait mourir, comme les anciens barbares. On croyait entendre cet oiseau sans nom qui console le voyageur dans le vallon de Cachemir. : Park and Suites propriétaires C’est sur ce fond de La Trappe que venaient se jouer les scènes extérieures. Les silhouettes du monde se dessinaient autour des ombres, le long des étangs et dans les futaies. Le contraste était plus frappant qu’à Port-Royal, car on n’apercevait pas M. d’Andilly marchant une serpe à la main, le long des espaliers, mais quelque vieux moine courbé allant, une bêche sur l’épaule, creuser une fosse dans le cimetière.