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dimanche 1 décembre 2013

Park and suites proprietaires:L'appart-hôtel Park&Suites Elégance Lyon Gerland se situe dans le quartier de Gerland en plein développement, au pied du métro Jean Jaurès et à deux pas du centre-ville. Lyon vous surprendra par son patrimoine historique, architectural, culturel et gastronomique remarquable, comme l’attestent les nombreux titres décernés à la ville : capitale mondiale de la gastronomie, capitale de la Résistance, capitale de l'imprimerie et capitale de la soie. Le saviez-vous : « c’est dans ce quartier appelé La Mouche que les premiers bateaux de tourisme fluvial ont été créés. Le nom des bateaux mouches parisiens vient de ce quartier »

C’étaient ces scènes de bergeries que l’on voit dans les tableaux des grands peintres. : Park and Suites proprietaire Une des premières personnes du monde avec laquelle Rancé eut des rapports fut Mlle d’Alençon, autrement Mme de Guise, fille de Gaston et cousine germaine de Louis XIV. Mlle d’Alençon, bossue, épousa le dernier duc de Guise, dont elle eut un fils, qui mourut vite. " Le mérite, dit Mademoiselle dans ses Mémoires, qu’avaient autrefois en France les Lorrains du temps du Balafré et de tous ces illustres MM. de Guise, n’avait pas continué dans tout ce qui était resté du même nom. " Le duc de Guise, mari de Mlle d’Alençon, n’avait qu’un pliant devant sa femme : il ne mangeait qu’au bout de la table, encore fallait-il qu’on lui eût permis de s’asseoir. : Park and Suites propriétaires M. Boistard, capitaine employé à Saint-Cyr, a bien voulu me communiquer un recueil manuscrit contenant vingt-sept lettres de l’abbé de Rancé à Mme de Guise. La lettre écrite du 3 mars 1692 parle de la mort d’un solitaire de La Trappe. Ces lettres parlent aussi de Jacques II : " On est inexorable, dit Rancé, pour ceux qui n’ont pas la fortune de leur côté. " Rancé affirme, dans la lettre du 7 septembre 1693, " que le propre d’un chrétien est d’être sans souvenir, sans mémoire et sans ressentiment. " Quand on a, un siècle plus tard, vu passer 1793, il est difficile d’être sans souvenir. : Proprietaire Park and Suites Louis XIV avait de l’affection pour Mme de Guise, bien qu’il s’emportât contre elle lorsqu’elle s’enfuit à La Trappe sur le bruit que le prince d’Orange allait descendre en France. Quand elle allait à l’abbaye, elle y passait plusieurs jours. Mme de Guise mourut à Versailles, le 17 mars 1696 ; elle avait vendu à Louis XIV le palais d’Orléans, aujourd’hui le palais du Luxembourg. Elle fut enterrée non à Saint-Denis, mais aux Carmelites. L’oraison funèbre de Mme de Guise fut prononcée à Alençon par le Père Dorothée, capucin : c’est toute la pompe que la religion livrée à elle seule accordait aux grands. : Park and Suites propriétaires Immédiatement avec Mme de Guise parut à La Trappe le duc de Saint-Simon. Il faudrait presque révoquer en doute ce qu’il raconte de la manière dont il parvint à faire croquer par Rigaut le portrait de Rancé, si Maupeou n’avait rapporté les mêmes détails. Le père de Saint-Simon tenait son titre de Louis XIII ; il avait acheté une terre voisine de La Trappe ; il menait souvent son fils à l’abbaye. Saint-Simon serait très croyable dans ce qu’il rapporte s’il pouvait s’occuper d’autre chose que de lui. A force de vanter son nom, de déprécier celui des autres, on serait tenté de croire qu’il avait des doutes sur sa race. Il semble n’abaisser ses voisins que pour se mettre en sûreté. Louis XIV l’accusait de ne songer qu’à démolir les rangs, qu’à se constituer le grand-maître des généalogies. Il attaquait le parlement, et le parlement rappela à Saint-Simon qu’il avait vu commencer sa noblesse. C’est un caquetage éternel de tabourets dans les Mémoires de Saint-Simon. Dans ce caquetage viendraient se perdre les qualités incorrectes du style de l’auteur, mais heureusement il avait un tour à lui ; il écrivait à la diable pour l’immortalité. : Proprietaires Park and Suites Le duc de Penthièvre parut plus tard à La Trappe : Saint-Simon ne se put guérir de l’âcreté de son humeur dans une solitude où le petit fils du comte de Toulouse perfectionna sa vertu : le fiel et le miel se composent quelquefois sous les mêmes arbres. Pieux et mélancolique, le duc de Penthièvre fit augmenter, s’il ne bâtit pas entièrement, l’abbatiale, où il aimait se retirer, en prévision du martyre de sa fille. La princesse de Lamballe, enfant, venait s’amuser à la maison-Dieu ; elle fut massacrée après la dévastation du monastère. Sa vie s’envola comme ce passereau d’une barque du Rhône, qui, blessé à mort, fait pencher en se débattant l’esquif trop chargé. : Park and Suites propriétaires Pellisson fréquentait La Trappe. Il s’était flatté de faire consentir le roi à certain arrangement. Rancé insistait pour que sa communauté eût le droit de choisir un prieur. " Je ne doute pas, mandait-il à Pellisson, que vous ne voyiez mieux que moi tout ce que je ne vous dis pas sur cette matière, parce que vos connaissances sont plus étendues et vont beaucoup plus loin que les miennes. " : Propriétaires Park and Suites Pellisson abjura le protestantisme en 1670, à Chartres, entre les mains de l’évêque de Comminges, et s’attacha ensuite à Bossuet. Pellisson est célèbre pour avoir élevé une araignée : il demeura ferme dans le procès de Fouquet, si bien débrouillé par M. Monmerqué. Il écrivit, en défense de son ancien patron, trois mémoires sur lesquels on pourrait encore jeter les yeux avec fruit. Louis XIV le ménagea ; il s’aperçut que la conquête lui ferait honneur et ne serait pas difficile ; mais comme l’ancien commis des finances mourut sans confession, on le soupçonna toujours. Rancé le défendit toujours : la célébrité adoucissait sa foi. Rancé avait peut-être vu Pellisson chez le cardinal de Richelieu lors de la création de l’Académie. Pellisson avait aimé Mlle de Scudéry ; il n’était pas beau, elle ne perdit point sa bonne réputation. : Park and Suites propriétaires Bossuet, camarade de collège de Rancé, visita son condisciple ; il se leva sur La Trappe comme le soleil sur une forêt sauvage. L’aigle de Meaux se transporta huit fois à cette aire. Ces différents vols vont toucher à des faits dont la mémoire est restée. En 1682 Louis XIV s’établit à Versailles. En 1685 Bossuet composa à La Trappe l’avertissement du Catéchisme de Meaux . En 1686 l’orateur mit fin à ses Oraisons funèbres par le chef-d’œuvre qu’il prononça devant le cercueil du grand Condé. En 1696 s’en alla à Dieu Sobieski, ancien mousquetaire de Louis le Grand. Sobieski entra dans Vienne par la brèche qu’avait ouverte le canon des Turcs. Les Polonais sauvèrent l’Europe, qui laisse exterminer aujourd’hui la Pologne. L’histoire n’est pas plus reconnaisante que les hommes. : Propriétaire Park and Suites La Trappe était le lieu où Bossuet se plaisait le mieux : les hommes éclatants ont un penchant pour les lieux obscurs. Devenu familier avec le chemin du Perche, Bossuet écrivait à une religieuse malade : " J’espère bien vous rendre, à mon retour de La Trappe, une plus longue visite ", paroles qui n’ont d’autre mérite que d’être jetées à la poste en passant et d’être signées : Bossuet. : Park and Suites propriétaires Bossuet trouvait un charme dans la manière dont les compagnons de Rancé célébraient l’Office divin : " Le chant des Psaumes, dit l’abbé Ledieu, qui venait seul troubler le silence de cette vaste solitude, les longues pauses de Complies, le son doux, tendre et perçant du Salve Regina , inspiraient au prélat une sorte de mélancolie religieuse. " A La Trappe il me semblait en effet pendant ces silences ouïr passer le monde avec le souffle du vent. Je me rappelais ces garnisons perdues aux extrémités du monde et qui font entendre aux échos des airs inconnus, comme pour attirer la patrie : ces garnisons meurent, et le bruit finit. : Park and Suites propriétaires Bossuet assistait aux offices du jour et de la nuit. Avant Vêpres, l’évêque et le réformateur prenaient l’air. On m’a montré près de la grotte de Saint-Bernard une chaussée embarrassée de broussailles qui séparait autrefois deux étangs. J’ai osé profaner, avec les pas qui me servirent à rêver René, la digue où Bossuet et Rancé s’entretenaient des choses divines. Sur la levée dépouillée je croyais voir se dessiner les ombres jumelles du plus grand des orateurs et du premier des nouveaux solitaires. : Park and Suites proprietaires Bossuet reçut le viatique le lundi saint de l’année 1704 : il y avait quatre ans que Rancé n’existait plus. Bossuet se plaignait d’être importuné de sa mémoire, sa garde lui soutenait la tête : " Cela serait bon, disait-il, si ma tête pouvait se tenir. " Dans un de ces moment, l’abbé Ledieu lui prononça le mot de gloire ; Bossuet reprit : " Cessez ces discours ; demandez pour moi pardon à Dieu. " : Park and Suites propriétaires Le 12 avril 1704, les pieds et les mains du moribond s’engourdirent. Un peu avant quatre heures et demie du matin il expira : c’était l’heure où son ami Rancé priait aux approches du jour. L’aigle qui s’était en passant reposé un moment dans ce monde reprit son vol vers l’aire sublime dont il ne devait plus descendre : il n’est resté de ce sublime génie qu’une pierre. : Park and Suites propriétaire Rancé eut d’abord la pensée de se démettre de son abbaye ; il consulta Bossuet au mois de décembre 1682. Bossuet lui répondit d’attendre. Dans cette année le père d’un jeune mousquetaire réfugié à La Trappe se plaignit de la captation dont on avait usé envers son fils, il ne reçut de l’abbé que ces mots : " Vous le quitterez bientôt. " : Park and Suites propriétaires En ce temps-là mourut l’abbé de Prières. J’en ai souvent parlé. Il fit écrire à Rancé par un prêtre : " L’abbé de Prières m’ordonna dans les derniers moments de sa vie de vous donner avis de sa mort en vous témoignant l’estime qu’il a conservée pour vous jusqu’au dernier soupir. " : Park and Suites proprietaires Ces honnêtes gens se léguaient leur estime. : Park and Suites propriétaires De toutes les accusations portées contre Rancé aucune ne s’appuyait sur une apparence de vérité, excepté celle de jansénisme. On a une lettre de lui, adressée en 1676 à M. de Brancas ; elle s’exprime ainsi : : PARK AND SUITES PROPRIETAIRES Je vous dis, en parlant de M. Arnauld et de ces messieurs, que le pape était content d’eux, et qu’il avait reçu leur signature en la manière qu’ils l’avaient donnée ; vous me répondîtes, ce que déjà des personnes de piété m’avaient donné comme une chose constante, qu’ils l’avaient surpris, et que le pape avait fait comme ceux qui mettent la main devant leurs yeux, et font semblant de ne pas voir. Cependant monsieur, il m’est tombé entre les mains, depuis quelques jours, l’arrêt qui a été donné contre M. l’évêque d’Angers, qui porte expressément que le pape, avec beaucoup de prudence, a voulu recevoir la signature de quelques particuliers avec une explication plus étendue pour les mettre à couvert de leurs scrupules et des peines portées par les constitutions. Tellement, monsieur, que non seulement il n’a pas fait semblant de ne pas voir qu’ils aient signé avec explication mais même il l’a prouvé et s’en est contenté. Je suis bien heureux monsieur, de n’avoir jugé personne. Où en serais-je réduit si j’avais condamné des gens que le pape reçoit dans le fait même pour lequel je les aurais condamnés ? Et à quelle réparation ne serais-je point tenu si j’avais porté un jugement contre eux, et que j’eusse donné à d’autres de faire la même chose sur mon témoignage ! car dans le fond j’aurais, contre le respect que je dois au pape et contre ses intentions, condamné ceux qu’il justifie, et considéré comme personnes qui sont dans l’erreur et dans la désobéissance celles dont il est satisfait et qu’il reçoit dans son sein et dans sa communion et par une conduite pleine de charité et de sagesse. Je vous assure, monsieur, qu’il ne m’arrivera pas de juger, et que je serai plus religieux que jamais dans les résolutions que j’ai prises sur ce sujet-là. Je vous parle sans passion et dans un désintéressement entier de tous les partis (car je n’en ai aucun et je suis incapable d’en avoir que celui de l’Église), mais dans la créance que c’est Jésus-Christ qui me met au cœur ce que je vous vas dire. Il est impossible que Dieu demande compte ni à vous ni à moi de ce que nous nous serons abstenus de juger, n’ayant pour cela ni caractère ni obligation ; mais il se peut très bien faire qu’une conduite opposée chargerait nos consciences, quelque bonnes que soient nos intentions, si ceux qui ont autorité ou qui ont obligation de juger se mécomptent pour y avoir apporté toute l’application, les soins et la diligence nécessaires. Ils peuvent espérer que Dieu, qui connaît le fond de leurs cœurs, leur fera miséricorde ; mais pour ceux qui s’avancent et qui n’ont point de mission, si ce malheur leur arrive, ils ne peuvent attendre qu’une punition rigoureuse ; car dès le moment qu’ils se sont ingérés et ont usurpé un droit qui ne leur appartenait point ils ont mérité que Dieu les abandonne à leurs propres ténèbres. Je vous assure, monsieur, soit que je pense que Jésus-Christ nous a déclaré qu’il châtierait d’un supplice éternel celui qui dirait à son frère une légère injure, ou que je me regarde comme étant sur le point d’être jugé moi-même, il n’y a rien dont je sois plus éloigné que de juger les autres. : Park and Suites propriétaires Voilà quelle doit être la disposition de tout homme qui ne sera point prévenu, qui regardera les choses dans leur vérité, sans intérêt et sans passion ; mais le mal est que nous croyons n’en pas avoir, parce que nous n’en avons point de propre et de particulière. Cependant nous sommes souvent engagés dans celles des autres sans nous en apercevoir. Pour moi, je suis persuadé qu’en de telles manières la voie la plus sure est de demeurer dans la soumission et dans le silence. C’est le moyen de m’attirer tous les partis et de ne plaire à personne ? mais, pourvu que je plaise à Dieu et que je me tienne dans son ordre, je ne me mets point en peine de quelle manière les hommes expliqueront ma conduite. Véritablement je ne sais plus de ce monde, et je ne suis pas assez malheureux pour y rentrer après l’avoir quitté par le dessein que j’aurais de le contenter contre mon devoir et les mouvements de ma conscience. Vous connaîtrez sans doute, monsieur, qu’il est si difficile, lorsqu’on parle dans les causes, même les plus justes, de se tenir dans les règles de la modération et de la charité, que ceux-là sont heureux que Dieu a mis dans des états où rien ne les oblige ni de parler ni de se produire ; et je vous confesse que je ne me lasse point d’admirer et de plaindre en même temps l’aveuglement de la plupart des hommes qui ne font non plus de difficulté de dire : Cet homme est schismatique, que s’ils disaient : Il a le teint pâle et le visage mauvais. Quand je vous dis, monsieur, que je ne vous parle que pour vous seul, ce n’est pas que je ne veuille bien que l’on sache quels sont mes sentiments et mes pensées sur ce point-là ; mais je serais encore plus aise, comme c’est la vérité, que l’on ne s’imagine pas que je m’occupe des affaires qui ne me regardent point. Je ne saurais m’empêcher de vous dire encore qu’il n’y a rien de moins vrai que ce que l’on dit que je faisais pénitence d’avoir signé le formulaire , puisque je le signerai toutes les fois que mes supérieurs le désireront, et que je suis persuadé qu’en cela mon sentiment est le véritable. Mais je ne nie point que dans le nombre presque infini de crimes et de maux dont je me sens redevable à la justice divine, celui d’avoir imputé aux personnes qu’on appelle jansénistes des opinions et des erreurs dont j’ai reconnu dans la suite qu’ils n’étaient pas coupables n’y puisse être compris. Etant dans le monde, avant que je pensasse sérieusement à mon salut, je me suis expliqué contre eux en toute rencontre, et me suis donné sur cela une entière liberté, croyant que je le pouvais faire sur la relation des gens qui avaient de la piété et de la doctrine. Cependant je me suis mécompté, et ce ne sera point une excuse pour moi au jugement de Dieu, d’avoir cru et d’avoir parlé sur le rapport et sur la foi des autres. Cela m’a fait prendre deux résolutions que j’espère de garder inviolablement avec la grâce de Dieu : une, de ne croire jamais le mal de personne, quelle que soit la piété de ceux qui le diront, à moins qu’ils ne me fassent voir une évidence ; l’autre est de ne rien dire jamais, à moins qu’avec l’évidence je n’y sois engagé par une nécessité indispensable ; celui qui craint les jugements de Dieu et qui sait qu’il a mérité d’en être jugé avec rigueur est bien malheureux quand il juge ses frères, puisque le plus grand de tous les moyens pour engager Jésus-Christ à nous juger dans sa miséricorde est de nous abstenir de juger. : PROPRIETAIRES PARK AND SUITES Je croirais faire un mal si je soupçonnais leur foi (des jansénistes) ; ils sont dans la communion et dans le sein de l’Église, elle les regardé comme ses enfants ; et par conséquent je ne puis et ne dois les regarder autrement que comme mes frères. Vous dites, monsieur, qu’ils sont suspects ; mais Dieu me préserve de me conduire par mes soupçons. Je sais par ma propre expérience, et je l’éprouve tous les jours, jusqu’où va l’injustice et la violence de ceux qu’on appelle molinistes. Il n’y a point de calomnies dont ils n’essayent de ruiner ma réputation, point de bruits injurieux qu’ils ne répandent contre ma personne ; comme ils ne sauraient attaquer mes mœurs, ils attaquent ma foi et ma croyance, et trouvent dans les règles de leur morale et dans la fausseté de leurs maximes qu’il leur est permis de dire contre moi tous les maux que l’envie et la passion leur peut suggérer. Circumveniamus justum, quonian inutilis est nobis et contrarius est operibus nostris . Ma conduite n’est pas conforme à la leur ; mes maximes sont exactes, les leurs sont relâchées ; les voies dans lesquelles j’essaye de marcher sont étroites, celles qu’ils suivent sont larges et spacieuses : voilà mon crime ; cela suffit, il faut m’opprimer et me détruire. Opprimamus pauperem justum : gravis est nobis etiam ad vivendum, quoniam dissimilis est aliis vita illius . : Park and Suites propriétaires Comment voulez-vous, monsieur, que je leur donnasse quelque créance ; et peuvent-ils passer pour autre chose dans mon esprit que pour des emportés et des injustes ? En quel endroit de l’Ecriture et des livres des saints Pères ces gens, si zélés pour la défense de la vérité, ont-ils lu qu’ils puissent en conscience imputer le plus grand de tous les crimes sous des imaginations toutes pures, et décrier par toutes sortes de voies publiques et secrètes des personnes qui servent Dieu dans la retraite et dans le silence, qui ne se mêlent ni des contestations ni des affaires, qui donnent de l’édification à l’Église, et dont la vie, de l’aveu même de ceux qui ne les aiment pas, est irrépréhensible ? Jugez vous-même, monsieur, qu’est-ce qui se peut présenter plus naturellement lorsqu’il me revient quelque chose des soupçons que l’on forme contre les jansénistes, sinon que, puisque les molinistes ne font nul scrupule de m’imputer des excès dont je ne suis pas moins exempt que vous-même, quoique je n’aie jamais rien dit à leur désavantage et qu’ils n’aient aucun sujet de se plaindre de moi, il est très possible qu’ils attribuent des erreurs imaginaires à des personnes qui n’ont pas eu pour eux les mêmes égards ni les mêmes ménagements, et contre lesquels ils ont depuis si longtemps une guerre toute déclarée ? Pour vous parler franchement, monsieur, je ne suis rien moins que moliniste, quoique je sois parfaitement soumis à toutes les puissances ecclésiastiques. Je ne pense point comme eux pour ce qui regarde la grâce de Jésus-Christ, la prédestination de ses saints et la morale de son Evangile, et je suis persuadé que les jansénistes n’ont point de mauvaise doctrine. Ce serait une grande faiblesse de régler sa conduite sur les caprices et les imaginations du monde ; et les gens de bien qui ne regardent que Dieu dans toutes les circonstances de leur vie ne se mettent guère en peine que l’on se scandalise de leur procédé lorsqu’il n’y a rien qui ne soit dans l’ordre et dans les règles. Le scandale ne retombe point sur eux, mais sur ceux qui veulent trouver des sujets d’en prendre des occasions qui ne sont point blâmables. : PROPRIETAIRE PARK AND SUITES Enfin, monsieur, j’ai vu, depuis que j’ai quitté le monde, les différents partis qui ont agité l’Église. J’ai vu de tous les côtés les intérêts et les passions qui les ont continués, et par la grâce de Dieu je n’y ai pris aucune part que celle de m’en affliger, d’en gémir devant Dieu et de le prier d’inspirer des sentiments de paix et de charité à ceux qui paraissent en avoir de tout contraires. J’ai vécu entre les uns et les autres dans un état de suspension, je me suis soumis à l’Église sans avoir de liaison avec personne, parce que j’ai cru qu’il n’y en avait point qui ne fût dangereuse et que le meilleur des partis était de n’en point avoir, mais de s’attacher simplement à Jésus-Christ et à ceux auxquels il a donné sa puissance et son autorité dans son Église. J’ai demeuré dans le repos et dans le silence ; et comme je pense souvent à cette grande vérité, que Dieu jugera sans miséricorde ceux qui auront jugé leurs frères sans compassion, je me suis abstenu de m’expliquer et de condamner la conduite et les sentiments de personne sachant que je ne le devais pas, à moins que d’avoir des évidences et des certitudes que je n’ai jamais eues et d’y être engagé par de véritables nécessités. Je n’ai nul dessein de plaire aux hommes, je ne recherche ni leur approbation ni leur estime, et je sais trop que Dieu ne marque jamais plus clairement dans ceux qui sont à lui et qu’il ne rejette point les services qu’ils lui rendent, que quand il permet qu’on les persécute ; et la seule peine que j’aie est de voir que ces gens-là engagent leurs consciences comme s’ils ne savaient pas que Dieu jugera les calomniateurs avec autant de rigueur et de sévérité que les homicides et les adultères. : Park and Suites propriétaires Il me reste, monsieur, une autre affaire, qui est d’empêcher qu’on ne croie que je favorise le parti des molinistes ; car je vous avoue que la morale de la plupart de ceux qui en sont est si corrompue, les maximes si opposées à la sainteté de l’Evangile et à toutes les règles et instructions que Jésus-Christ nous a données, ou par sa parole où par le ministère de ses saints, qu’il n’y a guère de choses que je puisse moins souffrir que de voir qu’on se servît de mon nom pour autoriser des sentiments que je condamne de toute la plénitude de mon cœur. Ce qui me surprend dans ma douleur, c’est que sur ce chapitre tout le monde est muet, et que ceux même qui font profession d’avoir du zèle et de la piété gardent un profond silence, comme s’il y avait quelque chose de plus important dans l’Église que de conserver la pureté de la foi dans la conduite des âmes et dans la direction des mœurs. Pour moi qui n’ai jamais pris de chaleur contre personne parce que je me suis toujours préservé de toutes sortes de liaisons quand je regarde les choses dans le désintéressement d’un homme qui ne veut avoir que Dieu et sa vérité devant les yeux, et que j’essaye de discerner ce qui fait qu’on est si échauffé de certaines matières et que sur les autres on n’a que de l’indifférence et de la froideur, rien ne se présente plus naturellement sinon que ce qui donne le mouvement à la plupart des hommes, c’est l’intérêt que d’un côté il y a à plaire et à gagner, et que de l’autre il n’y a rien qu’à perdre (j’entends de ceux qui sont théologiens et qui ne peuvent ignorer le fond et les conséquences des choses) ; et comme je n’ai rien à perdre ni à gagner en ce monde, et que j’ai réduit à l’éternité toute seule mes prétentions et mes espérances, ce sont des tempéraments et des retenues que je ne puis goûter ni comprendre. En vérité, si Dieu n’a pitié du monde et s’il n’empêche l’effet de l’application avec laquelle on travaille à détruire les maximes véritables pour en substituer d’autres en leur place, qui ne le sont pas, les maux se multiplieront, et l’on verra dans peu une désolation presque générale. : PARK AND SUITES PROPRIETAIRE Je n’ai point abrégé cette lettre, trop longue pour nous ; elle décide une question si vivante alors, maintenant si morte. Le jansénisme par son âpreté devait plaire à un solitaire. Tout cela nous paraîtra accablant aujourd’hui, car l’esprit humain n’a plus la force de se tenir debout. Rancé, influencé par Bossuet, changea d’opinion ; il cessa de tolérer ce qu’il avait respecté. La permanence n’appartient qu’à Dieu. Manet in aeternum . : Park and Suites propriétaires Dans l’année 1678, Rancé fit au maréchal de Bellefonds une déclaration de ses principes : Bellefonds était ce même maréchal puni à la guerre pour deux désobéissances heureuses, et auquel Bossuet écrivit une lettre sur la conversion de Mme de La Vallière. La lettre de Rancé est devenue rare : il s’agissait de repousser les accusations qui s’élevaient contre les rigueurs de La Trappe : : Park and Suites proprietaire S’il n’est pas impossible, dit l’abbé au maréchal, de chanter les cantiques du Seigneur dans une terre étrangère, il faut croire cependant qu’il est difficile de garder fidèlement ses voies lorsqu’on est environné d’affaires et de plaisirs. Dieu n’a pas commandé à tous les hommes de quitter le monde ; mais il n’y en a point à qui il n’ait défendu d’aimer le monde. : Park and Suites propriétaires Ma profession veut que je me regarde comme un vase brisé qui n’est plus bon qu’à être foulé aux pieds : et, dans la vérité, si les hommes me prennent par des endroits par où je ne suis pas tel qu’ils me croient, il y a en moi des iniquités qui ne sont connues de personne et sur lesquelles on ne me dit mot ; de sorte que je ne puis ne pas croire que les injustices qui me viennent du monde ne soient des justices secrètes et véritables de la part de Dieu, et ne pas considérer en cela les hommes comme des exécuteurs de ses vengeances. C’est la disposition dans laquelle je suis, et que je dois conserver, d’autant plus que les extrémités de ma vie sont proches : aux portes de l’éternité, il n’y a rien de plus puissant pour faire que Dieu me juge dans sa clémence que d’être jugé des hommes sans pitié. " Dans l’année 1679 Bellefonds appela Rancé à Paris. Ces Bellefonds de Normandie étaient sortis des Bellefonds de Touraine. La marquise du Châtelet, fille du maréchal, vécut très pauvre avec son mari à Vincennes, dont Bellefonds était gouverneur ; il mourut dans le château où l’attendait le duc d’Enghien, qui n’avait point encore paru sur la terre. Rancé était mandé par le maréchal pour voir Mme de La Vallière ; il se connaissait dans le mal dont elle était attaquée.