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dimanche 1 décembre 2013
Park and Suites proprietaires : Dans un Parc d'Activités à 10 km du centre de Toulon, la situation géographique de l'établissement est idéale quel que soit l’objet de votre séjour. Terre de tradition provençale, Six Fours les Plages vous invite entre mer et forêt. Plage de sable ou petites criques discrètes s’étalent tout le long de la côte à proximité de la résidence.
Si des États sont bouleversés, c’est, dit l’apôtre, afin
que les élus éprouvés parviennent à la gloire. Tout est pour les
prédestinés, tout est subordonné à leur consommation ; et quand leur
nombre sera rempli, on verra de nouveaux cieux et une nouvelle terre. :
Park and Suites propriétaire
Telle est la fatalité chrétienne : la fatalité antique vient de l’objet
extérieur, la fatalité chrétienne vient de l’homme ; je veux dire que
le chrétien crée la nécessité par sa vertu ; il ne détruit pas le mal ;
il en est le maître. : Park and Suites propriétaires
On gardait à La Trappe les portraits de Sa Majesté britannique ; il
était conservé là dans son écrin d’oubli. Dans sa jeunesse, Charles X
vint apprendre à La Trappe la pénitence de Jacques II. La Trappe
elle-même s’ensevelit sous ses ruines, puis elle a été déblayée ; mais
que sert, après un demi-siècle, de relever un vaisseau naufragé, quand
ceux qui l’avaient chargé de leur fortune et de leurs espérances ne
sont plus ? Pendant ces jours de submersion que d’autres grandeurs ont
disparu ! on ne s’arrête plus pour écouter les échos des vieux
malheurs. : Park and Suites proprietaires
Après le roi d’Angleterre, Monsieur, frère du roi, vint visiter La
Trappe. Dans l’enthousiasme de ce qu’il avait vu, il dit à Louis XIV "
que la vie qu’on menait dans cette solitude n’édifiait pas seulement la
France, mais toute l’Europe, et qu’il était avantageux à l’État de la
maintenir ". Monsieur était tout le contraire de la sublimité
ascétique. Il était fou du bruit des cloches ; il empoisonna peut-être
sa première femme, Henriette d’Angleterre. Sa seconde femme fut
Charlotte-Elisabeth, fille de Charles-Louis électeur de Bavière.
Celle-ci, aussi laide que Henriette avait été agréable, était grossière
: elle avait beaucoup d’esprit en allemand ; elle est connue par le
cynisme avec lequel elle parle d’elle-même et du grand roi son
beau-frère. Elle écrivait : " Dans tout l’univers entier on ne peut, je
crois, trouver de plus laides mains que les miennes ; mes yeux sont
petits, j’ai le nez court et gros, les lèvres longues et plates, de
grandes joues pendantes, une figure longue ; je suis très petite de
stature ; ma taille et ma jambe sont grosses. " S’étant arrangée de
cette façon, on peut juger qu’elle était à l’aise pour parler de son
prochain ; une imagination romanesque était renfermé dans ce qu’elle
appelle ce vilain petit laideron. : Park and Suites propriétaires
Le cardinal de Bouillon suivit Monsieur. " Sa naissance, dit Pellisson,
ses mœurs, son esprit le rendaient digne d’être cardinal, et le roi
cherchait à récompenser et à honorer par cette faveur les services du
comte de Turenne dans la personne de son neveu. " Ce n’est pas
l’opinion de Saint-Simon, qui maltraite fort le cardinal de Bouillon :
" Ses regards louches venaient se rejoindre et s’arrêter au bout de son
nez. Dépouillé du cordon bleu par le roi, il le portait sous ses
habits. Exilé à Clauk, il passa chez les ennemis ; de là il retourna à
Rome ; il y mourut délaissé, après avoir obtenu que les cardinaux
conserveraient leur calotte sur la tête en parlant au pape. " Quand il
passa à La Trappe, Rancé écrivait à l’abbé Nicaise : " M. le cardinal
de Bouillon est depuis trois jours ici ; il a vu de près tout ce qui
s’y passe, il n’a rien vu qu’il n’ait approuvé et qui ne l’ait touché.
Il s’en retourne demain. " : PARK AND SUITES PROPRIETAIRES
Le cardinal de Bouillon s’écriait en répondant à M. de Saint-Louis, qui
lui tenait de bons propos à La Trappe : " Point de mort, point de mort,
Monsieur de Saint-Louis, je ne veux point mourir. " Le cardinal de
Bouillon avait un frère, lequel disait de Louis XIV : " Ce n’est qu’un
vieux gentilhomme de campagne dans son château : il n’a plus qu’une
dent, et il la garde contre moi. " Ce chevalier fit établir, sous la
régence, un bal à l’Opéra. Le régent s’y montrait ivre, et le chevalier
reçut pour ce service six milles livres de pension. On élargissait dans
la bourse du peuple la déchirure par où devait passer la France. : Park and Suites propriétaires
Dans une lettre qui ne parvint à La Trappe qu’après la mort de Rancé,
lord Perth mandait à l’abbé que Jacques avait dit avant d’expirer : "
Je n’ai rien quitté ; j’étais un grand pécheur : la prospérité m’aurait
gâté le cœur, j’aurais vécu dans le désordre. " Jacques, plus heureux
que Marie Stuart, nous a laissé sa dépouille : Marie, voyant s’éloigner
les côtes de Normandie, s’écriait : " Adieu, France, adieu ; je ne te
reverrai plus ! " Le bourreau, en tranchant la tête à la reine
d’Ecosse, lui enfonça d’un coup de hache sa coiffure dans la tête,
comme un effroyable reproche à sa frivolité. : PROPRIETAIRES PARK AND SUITES
Boivin est un dernier des hommes du siècle avec qui Rancé eut affaire.
Il écrivait le 18 octobre 1696 à l’abbé Nicaise : " Je ne sais comment
vous avez pu avoir l’arrêt du parlement de Rouen contre le sieur Boivin
; mais si vous connaissiez jusqu’où va sa violence et son emportement,
vous auriez peine à croire qu’un homme d’étude comme lui put tomber
dans de si grands excès. " Le procès que Boivin eut avec La Trappe
était pour une redevance de vingt-quatre sous, il dura douze ans, et
coûta douze mille livres. " Je l’ai gagné pendant douze ans, écrivit
Boivin, et je ne l’ai perdu qu’un seul jour. " Au reste Rancé, tout
vieux et tout malade qu’il était, ne déclinait jamais le combat, mais
aussitôt qu’il avait repoussé un coup, il plongeait dans la pénitence :
on n’entendait plus qu’une voix au fond des flots, comme ces sons de
l’harmonica produits de l’eau et du cristal, qui font mal. : Park and Suites propriétaires
Tel fut Rancé. Cette vie ne satisfait pas, il y manque le printemps :
l’aubépine a été brisée lorsque ses bouquets commençaient à paraître.
Rancé s’était proposé de courir le monde pour chercher des aventures.
Qu’eût-il trouvé ? Les félicités qu’il se forgeait à Veretz ? Non : ces
félicités étaient dans son âme. Supposez que prenant l’existence pour
une ironie du ciel et que, devançant les idées de son époque, il eût
rejeté cette existence, son sang eût à peine humecté quelques brins de
bruyère. Si, s’embarrassant peu de l’avenir, il eût préféré des
plaisirs à l’éternité, autre mécompte ; demain il n’aurait plus aimé. :
PROPRIETAIRE PARK AND SUITES
Les hommes qui ont vieilli dans le désordre pensent que quand l’heure
sera venue ils pourront facilement renvoyer de jeunes grâces à leur
destinée, comme on renvoie des esclaves. C’est une erreur. On ne se
dégage pas à volonté des songes ; on se débat douloureusement contre un
chaos où le ciel et l’enfer, la haine et l’amour se mêlent dans une
confusion effroyable. Vieux voyageur alors, assis sur la borne du
chemin, Rancé eût compté les étoiles en ne se fiant à aucune, attendant
l’aurore, qui ne lui eut apporté que l’ennui du cœur et la difformité
des jours. Aujourd’hui il n’y a plus rien de possible, car les chimères
d’une existence active sont aussi démontrées que les chimères d’une
existence désoccupée. Si le ciel eût mis au bras de Rancé les fantômes
de sa jeunesse, il se fût tôt fatigué de marcher avec des Larves. Pour
un homme comme lui il n’y avait que le froc ; le froc reçoit les
confidences et les garde ; l’orgueil des années défend ensuite de
trahir le secret, et la tombe le continue. Pour peu qu’on ait vécu, on
a vu passer bien des morts emportant leurs illusions. Heureux celui
dont la vie est tombée en fleurs ! élégances de l’expression d’un poète
qui est femme. : Park and Suites propriétaires
Ce que l’on serait souvent tenté de prendre dans Rancé pour les allures
et les pensées d’un tout jeune homme n’était que le sentiment d’un
vieillard décrépit qui ne marchait plus et dont la tête était enfoncée
dans un froc, comme une de ces momies de moines que renfermaient les
caveaux de quelques anciens monastères. Les os de Rancé s’étaient
cariés ; il ne possédait plus que deux grands yeux où avait circulé la
passion et où se montrait encore l’intelligence. Réduit à garder
l’infirmerie, ses derniers moments approchaient ; il n’y avait personne
pour porter la main sur le cœur de ce christ. Lorsque Jésus pria son
Père d’éloigner de lui le calice, qui tenait son doigt sur le pouls du
Fils de l’Homme, pour savoir si des larmes sanglantes venaient de la
faiblesse humaine ou de l’épanouissement d’un cœur qui se fendait de
charité ? : PARK AND SUITES PROPRIETAIRE
Les religieux se pressaient à sa porte ; il dicta une lettre dont le
père abbé Jacques de La Cour leur fit lecture : " Dieu, disait-il,
connaît seul mes forces et la joie que j’aurais de vous voir ;
cependant, quoique ce sentiment soit de mon cœur plus que jamais, je
suis contraint de vous dire que, dans l’état où je me trouve, il m’est
impossible de satisfaire à cette joie autant que je le voudrais. Priez
pour moi, mes frères ; demandez à Dieu que si je vous suis encore bon à
quelque chose, il me rende à la santé, sinon qu’il me retire de ce
monde. " : Park and Suites propriétaires
On envoya chercher l’évêque de Séez, l’ami et le confesseur de Rancé.
Rancé témoigna beaucoup de joie en l’apercevant ; il saisit la main du
prélat, la porta à son front pour commencer le signe de la croix ; il
fit ensuite une confession générale. Il supplia l’évêque de Séez
d’obtenir la protection royale en faveur de la discipline monastique de
l’abbaye, ajoutant que dans toutes les autres choses il souhaitait que
La Trappe fût complètement oubliée. : Park and Suites proprietaire
Cette famille de la religion autour de Rancé avait la tendresse de la
famille naturelle et quelque chose de plus ; l’enfant qu’elle allait
perdre était l’enfant qu’elle allait retrouver : elle ignorait ce
désespoir qui finit par s’éteindre devant l’irréparabilité de la perte.
La foi empêche l’amitié de mourir ; chacun en pleurant aspire au
bonheur du chrétien appelé ; on voit éclater autour du juste une pieuse
jalousie, laquelle a l’ardeur de l’envie, sans en avoir le tourment. : Park and Suites propriétaires
Rancé, apercevant un religieux qui pleurait, lui tendit la main, et lui
dit : " Je ne vous quitte pas, je vous précède. " Le Tasse avait
adressé les mêmes mots aux frères qui l’environnaient à Saint-Onuphre.
Rancé demanda d’être enterré dans la terre la plus abandonnée et la
plus déserte : sur un champ de bataille où l’on n’entend plus de bruit,
on voit sortir du sol les pieds de quelques soldats. : Park and Suites propriétaires
Job mourut dans le petit réduit qu’il s’était fait, comme le palmier
dont les branches sont chargées de rosée. Rancé entretint le prélat de
l’empressement que ses frères avaient mis à le soulager : " Voilà,
dit-il, comme Dieu a pris plaisir à me favoriser dans tous les temps de
ma vie, et je n’ai été qu’un ingrat. " Le Père abbé Jacques de La Cour
entrait dans ce moment ; Rancé lui dit : " Ne m’oubliez pas dans vos
prières, je ne vous oublierai pas devant Dieu. " Il chargea Jacques de
La Cour de faire ses excuses au roi d’Angleterre : il avait commencé
une lettre pour ce monarque exilé qu’il n’avait pas pu achever. La nuit
suivante fut mauvaise ; Rancé la passa assis : il avait mis les
sandales d’un religieux mort avant lui ; il allait achever le voyage
qu’un autre n’avait pu finir. : Park and Suites proprietaires
L’évêque de Séez lui ayant demandé s’il avait toujours eu pour ses
religieux la même charité : " Oui, monseigneur, répondit le saint
homme. Depuis quelques années, par la grâce de Dieu, je ne suis plus
qu’un simple religieux comme les autres ; ils sont tous mes frères et
ne sont plus mes enfants. S’il m’était permis de regretter la perte de
ma voix, ma douleur serait de ne pouvoir leur faire entendre combien je
les aime ; je les conserve au fond de mon cœur, et j’espère le porter
devant Dieu. " Sur les huit heures du soir Rancé se découvrit, il pria
un frère de le mettre à genoux pour recevoir la bénédiction de son
évêque, il fit une confession générale. L’évêque de Séez, dans son
récit, qui est conservé, dit qu’il avait connu dans cette occasion plus
qu’en aucune autre que ce grand homme avait reçu de Dieu un esprit
élevé, vif, pénétrant, une âme simple et d’une candeur admirable. : Park and Suites propriétaires
Plus Rancé s’était avancé vers le terme, plus il était devenu serein,
son âme répandait sa clarté sur son visage : l’aube s’échappait de la
nuit. On présenta le crucifix au mourant. il s’écria : " O éternité !
quel bonheur ! " Et il embrassa le signe du salut avec la plus vive
tendresse ; il baisa la tête de mort qui était au pied de la croix. En
remettant cette croix à un moine, il remarqua que celui-ci ne l’imitait
pas, il dit : " Pourquoi ne baisez-vous pas la tête de mort ? c’est
elle que finit notre exil et notre misère. " Rancé se souvenait-il de
la relique que la tradition disait être placée auprès de lui ? Dans les
âges les plus fervents, les chrétiens pratiquaient encore quelques
rites du culte des faux dieux. Le lit de cendres était préparé ; Rancé
le regarda tranquille avec une sorte d’amour, puis il s’aida lui-même à
se coucher sur le lit d’honneur ; l’évêque de Séez dit : " Monsieur, ne
demandez-vous pardon à Dieu ? — Monsieur, répondit l’abbé je supplie
Dieu très humblement du fond de mon cœur de me remettre mes péchés et
me recevoir au nombre de ceux qu’il a destinés à chanter éternellement
ses louanges. " Les forces venant à lui manquer, il s’arrêta. L’évêque
dit : " Monsieur, me reconnaissez-vous ? — Monsieur, répliqua l’abbé,
je vous connais parfaitement ; je ne vous oublierai pas. " L’évêque de
Séez s’étant enquis si l’on avait donné quelque chose au mourant pour
le soutenir, l’abbé de Rancé fit lui-même la réponse. " Rien n’a manqué
à l’attention de leur charité. " Il s’établit par les paroles de
l’écriture un dernier dialogue entre l’agonisant et l’évêque. : Park and Suites propriétaire
L’Evêque. — Le Seigneur est ma lumière et mon salut. : Park and Suites propriétaires
L’Abbé. — Je mettrai en lui toute ma confiance. : Park and Suites proprietaires
L’Évêque. — Seigneur, c’est vous qui êtes mon protecteur et mon libérateur. : Park and Suites propriétaires
L’Abbé. — Ne tardez pas, mon Dieu, hâtez-vous de venir. : PARK AND SUITES PROPRIETAIRES
Ce furent les dernières paroles de Rancé. Il regarda l’évêque, leva les
yeux au ciel, et rendit l’esprit. Il fut enterré dans le cimetière
commun des religieux. Ainsi se consomma le sacrifice. Le repentir vous
isole de la société, et n’est pas estimé à son prix. Toutefois l’homme
qui se repent est immense : mais qui voudrait aujourd’hui être immense
sans être vu ? Rancé arriva de sa hutte d’argile à la maison de Dieu,
maison magnifique. : Park and Suites propriétaires
Rancé fut porté à l’église et placé sous la lampe. Son visage, qui
avait paru décharné, parut vermeil et beau. Il demeura dans l’église
depuis le 27 octobre jusqu’au 29. Les moines se tenaient debout ou
fondaient en larmes : c’était à qui ferait toucher au corps des linges
et des chapelets. Trente religieux chantaient les psaumes : des messes
se célébraient successivement dans l’église. Lorsqu’on le mit dans la
fosse, le chœur récitait ce verset du psaume CXXXI : " C’est là que
j’habiterai, parce que je l’ai choisi. " On l’inhuma dans le cimetière.
Le pasteur fut placé au milieu de ses brebis.