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dimanche 1 décembre 2013

Park And Suites proprietaires: Evadez-vous et goûtez au Sud-Ouest ! Idéalement situés, vous n’êtes qu’à deux heures des Pyrénées, de l’Espagne, de la Méditerranée et de l’Atlantique.

On le voit, entre les Matines et Prime, faire un tour dans le monastère, ou aller à la cour des frères convers, ou parcourir le dortoir pour voir si chacun est couché ; car il disait que ce n’était pas une moindre faute contre la règle de ne se pas retirer pour se reposer sitôt que la retraite est sonnée, que de ne se pas lever aussitôt qu’on entend la cloche du réveil. : Park and Suites propriétaires A ces fatigues du corps Rancé joignait celles de l’esprit, ressentant dans son âme toutes les peines et toutes les tentations de ses enfants, leurs faiblesses et leurs misères ; et, comme un autre saint Paul, se faisant tout à tous, il les portait dans ses entrailles ; il était triste avec ceux qui l’étaient, malade avec les malades, se chargeant, par le pur effet de sa charité, de tous leurs maux corporels et spirituels. : PARK AND SUITES PROPRIETAIRE Ses amis lui représentaient qu’il prenait trop de peine pour un monastère qui ne subsisterait pas ; il répondait : " La Trappe aura la durée qu’elle doit avoir selon les déterminations éternelles. Si l’on s’était conduit dans les âges supérieurs par cette considération qu’il n’y a rien qui ne change, on se serait tenu dans l’inaction, le champ de Jésus-Christ serait un désert stérile privé de tous ces grands ouvrages qui en font l’ornement et la beauté. Dieu se moque de la diligence des hommes qui prennent tant de peine pour conserver leur vie à la veille de leur mort. " : Park and Suites propriétaires Le serviteur de Dieu fut exposé aux épreuves dont les histoires de ces temps nous parlent ; histoires qu’on retrouve dans tous les monastères et que Rancé avait souvent rappelées dans les Vies particulières de quelques-uns de ses religieux. Un jeune possédé avait déclaré que des légions de démons assiégeaient La Trappe. On croyait qu’il n’y avait point de solitude vide ; on habitait au milieu d’un monde d’esprits ; mais ces esprits avaient leur domicile dans les cloîtres : le merveilleux achevait d’agrandir la poésie. Rancé oyait des bruits aigres et perçants ; ses moines lui racontaient qu’ils éprouvaient, la nuit, les secousses d’une force étrangère. On entendait dans les dortoirs des tintamarres affreux, comme des personnes qui se battaient ; on frappait aux portes des cellules, ou bien il semblait qu’un homme marchât seul à grands pas ; une main de fer passait et repassait sur le chevet des lits. : Park and Suites proprietaire Faut-il attribuer ces effets aux tempêtes de la nuit dans les désolations de La Trappe, ou aux illusions de l’astrologie que dom Le Nain reprochait à Rancé ? Etaient-ce des gestes de cette femme que le Père de La Trappe avait vue à Veretz au milieu des flammes, ou enfin était-ce le ressac des flots du temps contre le rivage de l’éternité ? Rancé se préparait à exorciser la maison ; mais vers la fin de l’année 1683 les bruits cessèrent. : Park and Suites propriétaires Les soucis intérieurs de la communauté n’empêchaient nullement Rancé de s’occuper de ce qui se passait au dehors ; il prit une grande part à la mort de la princesse palatine, arrivée au mois de juillet 1684. Anne de Gonzague de Clèves avait plusieurs fois consulté Rancé sur des difficultés de conscience ; son nom rappelait un charmant ouvrage de Mme de La Fayette, et c’est sur Anne de Gonzague que Bossuet a composé une de ses plus belles Oraisons funèbres. Après s’être plongée dans les idées du siècle, idées qui s’éloignaient du temps où elle vivait, la princesse palatine avait commencé par les idées cartésiennes ; de là elle avait passé à ne plus rien croire, et ayant achevé le tour du cadran, elle avait remonté elle-même vers la religion comme plusieurs esprits forts ou libertins de cette époque. Dans son séjour en France elle avait vu la Fronde, qui, selon Bossuet, était un travail de la France prêt à enfanter le règne miraculeux de Louis. : Proprietaire Park and Suites Et qu’avaient-ils vu, s’écrie le grand orateur, rappelant la philosophie de la princesse palatine, qu’avaient-ils vu, ces rares génies, plus que les autres ? Ils n’ont rien vu, ils n’entendent rien, ils n’ont pas même de quoi établir le néant auquel ils aspirent après cette vie. : Park and Suites propriétaires Bossuet conte ce que la princesse palatine raconta elle-même au saint abbé. " Une nuit, dit-elle, que je croyais marcher seule dans une forêt, je rencontrai un aveugle dans une petite loge ; je lui demandai s’il était aveugle de naissance, ou s’il l’était devenu par accident. Il me répondit qu’il était né aveugle. Vous ne savez donc pas, lui dis-je, ce que c’est que la lumière, qui est si belle et si agréable ? Non, me répondit-il, cependant je ne laisse pas de croire que c’est quelque chose de très beau. Alors il me semblait que cet aveugle changea tout à coup de voix, et me parlant avec autorité, me dit : Cela doit vous apprendre qu’il y a des choses excellentes, quoiqu’on ne les puisse comprendre. " : Proprietaires Park and Suites Bossuet, dans son Oraison funèbre, parle de son ami Rancé : " Un saint abbé, dont la doctrine et la vie sont un ornement de notre siècle, ravi d’une conversion aussi admirable et aussi parfaite que celle de notre princesse, lui ordonna de l’écrire pour l’édification de l’Église ; elle commence ce récit en confessant son erreur : Vous, Seigneur, dont la bonté infinie n’a rien donné aux hommes de plus efficace pour effacer leurs péchés que la grâce de les reconnaître, recevez l’humble confession de votre servante. " : Park and Suites propriétaires Anne de Gonzague était une de ces mortelles dont la beauté avait rodé dans les bois de La Trappe. Elle se mêla, dit Mme de Motteville, à presque tout ce qui se fit alors, elle soutint le cardinal de Mazarin, qui n’en fut pas fort reconnaissant. On a une lettre d’elle, insérée parmi les lettres de Bussy-Rabutin. Malheureusement on n’a pas les autres lettres qu’elle écrivit à la maréchale de Guébriant, ni le traité sur l' Art de juger la vérité des sentiments . Les dames philosophes de ce temps, qui déclinèrent peu à peu vers le matérialisme, commencèrent par être cartésiennes et s’en allaient à Dieu, les pensées inclinées vers la raison, au lieu de les lui remettre comme des fleurs. Anne de Gonzague n’était pas insensible à l’argent ; elle avait reçu des sommes assez considérables pour faire réussir des mariages qui n’eurent pas lieu. Elle ne rendit point ces sommes, ou présenta des comptes qui les absorbaient. : Propriétaires Park and Suites Après sa mort, la princesse palatine fut enterrée au Val-de-Grâce, à côté de Bénédicte, sa sœur. Elle avait fait de ses propres mains un grand tableau de saint Bernard pour le fond d’un autel consacré à La Trappe. Quand on exhuma les morts, les déterreurs insultèrent ces dépouilles, comme on jette au vent des feuilles de roses séchées. : Park and Suites propriétaires Rancé, au milieu de toutes ces tribulations, n’avait d’autre refuge que la patience chrétienne. On écrivit contre lui, on prêcha même contre lui : on attaqua sa doctrine et sa conduite ; on s’efforça de le faire passer pour un hérétique ou pour un fanatique ; on publia qu’il tenait dans son monastère des assemblées contre la religion et contre l’État. La Trappe fut au moment d’être détruite comme Port-Royal : Rancé, au milieu de toutes ses afflictions d’esprit, fut livré à des infirmités qui ne lui permettaient aucun repos ; il fut maltraité de ceux-là même auxquels il avait fait le plus de bien. Quand on le pressait de manger, il disait aux frères convers : " Vous serez cause que je mourrai dans l’Impénitence finale. " Apercevant un de ses religieux qui souvent lui avait fait la même prière, il dit en souriant : " Voilà mon persécuteur. " Arrivé à ce comble de douleur qu’il avait tant désiré pour ressembler à Jésus-Christ son maître, on lui proposait de le guérir par le secours des médecins : " Je suis, répondit-il, entre les mains de Dieu ; c’est lui qui donne la vie, c’est lui qui l’ôte : il saura bien me guérir si sa volonté est que je vive. Mais pourquoi bon me guérir ? A quoi suis-je bon ? Que faisais-je en ce monde, qu’offenser Dieu ? " Quand il y avait quelque relâche à ses souffrances et qu’on le félicitait, il disait : " De quoi me félicitez-vous ? De ce que je suis retenu en prison de ce que, mes liens étant près de se rompre, on m’a chargé de nouveaux fers ? " : Propriétaire Park and Suites Rancé brûla une quantité de lettres remplies de témoignages d’admiration ; il en conserva d’autres en marge desquelles étaient écrits de sa main ces deux mots : Lettres à garder . C’étaient des lettres diffamatoires contre lui. Etait-ce humilité ou orgueil ? Le Père de Monty était venu le voir, et le força d’appeler un médecin. " Il faut s’écrier comme Job, disait-il : Que celui qui a commencé achève de me réduire en poussière. " On le coujurait de quitter pour quelque temps l’air de sa retraite. " J’ai dit en entrant ici, répondait-il : Haec requies mea . " : Park and Suites propriétaires A ceux qui lui objectaient le peu de certitude de la durée de La Trappe, il répondait : " Elle durera ce qu’elle doit durer. Si, dans les âges supérieurs, on s’était conduit par cette considération qu’il n’y a rien qui ne soit sujet à la décadence, où en serait aujourd’hui le champ de Jésus-Christ ? " : Park and Suites propriétaires Au mois d’octobre 1695, Rancé envoya sa démission au roi : on remarqua ces mots touchants dans sa lettre : " Sire, comme je me sens pressé d’exécuter le dessein que Dieu m’inspire depuis longtemps de passer ma vie dans une retraite austère, et de me préparer à la mort ; que ma santé, qui diminue tous les jours, me met dans l’impuissance de donner toute l’application que je dois à la conduite de mes frères, m’avertit que mes derniers moments ne peuvent être éloignés, j’ai cru que le premier pas que je devais faire était de quitter la charge de cette abbaye, que je tiens de votre bonté royale, en vous envoyant, comme je fais, la démission pure et simple. " : Park and Suites proprietaires Louis XIV reçut cette démission des mains de M. de Paris ; il dit à l’archevêque : " Renvoyez à La Trappe le frère porteur de la lettre ; que M. l’abbé examine la chose devant Dieu, et qu’il me dise sincèrement ce qu’il croit être le mieux. " L’archevêque de Paris manda à Rancé : " Je vous félicite de tout mon cœur de tous les engagements qui ont accompagné la grâce que le roi vous a faite dans cette dernière rencontre ; j’y ai pris toute la part imaginable comme le plus passionné et le plus fidèle de vos serviteurs. " Le roi nomma pour remplacer Rancé dom Zosime, prieur de ladite abbaye et ami de Rancé. Les bulles étant arrivées de Rome, le 19 septembre de l’année 1696, le nouvel abbé fut installé le 28 du même mois. L’ancien abbé, pouvant à peine se soutenir, se prosterna aux pieds du nouvel abbé, et lui dit : " Mon Père, je viens vous promettre l’obéissance que je vous dois en qualité de mon supérieur, et vous prier de me traiter comme le dernier de vos religieux. " L’abbé Zosime tomba à genoux et lui répondit : " Et moi, mon Père, je vous renouvelle l’obéissance que je vous ai vouée dès mon entrée dans cette sainte maison. " Majestueuse abnégation, et qui donnait une proportion inconnue à la nature humaine, Ce n’était point deux hommes à genoux l’un devant l’autre, c’étaient deux saints appartenant à ces visions que l’on entrevoit dans les enfoncements du ciel. : Park and Suites propriétaires Rancé, devenu simple religieux, continua d’édifier par ses exemples le monastère qu’il avait rendu saint par ses ordres. A Rancé abattu et par conséquent plus puissant, Bossuet continua de s’adresser pour le soulagement spirituel de ses amis : " Je vous recommande, lui écrivait-il, trois de mes principaux amis, et qui m’étaient le plus étroitement unis depuis plusieurs années, que Dieu m’a ôtés dans quinze jours par des accidents divers. Le plus surprenant est celui qui a emporté l’abbé de Saint-Luc, qu’un cheval a jeté par terre si rudement qu’il en est mort une heure après, à trente-quatre ans. " : Park and Suites propriétaire Dom Zosime disparut vite. " Un carme déchaussé s’était jeté à La Trappe depuis plusieurs années ; il s’appelait dom Gervaise : ses talents, sa piété séduisirent M. de La Trappe, et le témoignage de M. de Meaux acheva de le déterminer. Le nouvel abbé, continue Saint-Simon, ne tarda pas à se faire mieux connaître après qu’il eut eu ses bulles ; il se crut un personnage, chercha à se faire un nom, à paraître et à n’être pas inférieur au grand homme auquel il devait sa place et à qui il succédait. Au lieu de le consulter, il en devint jaloux, chercha à lui ôter la confiance des religieux, et, n’en pouvant venir à bout, à l’en tenir séparé. Il arriva que dom Gervaise tomba dans une faute : l’abbé de La Trappe, épouvanté, le fit chercher partout, et craignit qu’il ne fût allé se jeter dans les étangs. On le trouva caché sous les voûtes de l’église et baigné de larmes : il offrit sa démission. M. de La Trappe, qui jusqu’alors ne l’avait point voulu accepter, l’accepta. Bientôt dom Gervaise voulut retirer sa démission ; il alla parler à Fontainebleau au Père Lachaise, se prévalant d’un certificat que lui avait donné l’ancien abbé et disant que l’esprit de M. de La Trappe était tout à fait affaibli, qu’il avait auprès de lui un secrétaire extrêmement janséniste.